L’Eglise Saint Bonnet
L’Eglise Saint Bonnet est de style gothique et date du XIIIe siècle. Elle a été classée monument historique en 1907.
Elle a été dédié à Saint-Bonnet, et fut construite en lave tachetée de roux, extraite de carrières des environs.
Quelques précisions:
L’église Saint-Bonnet, située à Chastreix, est un édifice remarquable qui témoigne de l’histoire et du patrimoine architectural de la région. Construite au XIIIe siècle, elle a été classée monument historique en 1907, reconnaissant ainsi son importance culturelle et historique. Le clocher carré, ajouté en 1828, est particulièrement imposant et abrite une cloche datant de 1561, elle-même classée pour sa valeur historique. Cette cloche a survécu à des siècles d’histoire, marquant le temps pour les générations de Chastreix. En 1956, la toiture de l’église a été rénovée avec des bardeaux de châtaignier, un matériau traditionnel et durable qui s’intègre harmonieusement à l’esthétique de l’église et de son environnement. Ces bardeaux ne sont pas seulement choisis pour leur beauté, mais aussi pour leur résistance aux intempéries et leur longévité, ce qui est essentiel pour la préservation d’un tel monument.
L’architecture médiévale française est un trésor d’histoire et d’art, illustré par les robustes contreforts qui soutiennent les murs extérieurs des églises et cathédrales, ajoutant non seulement à la stabilité structurelle mais aussi à l’esthétique avec des modillons sculptés. Ces éléments, souvent ornés de figures humaines ou animales, ajoutent une touche de vie et de caractère à la pierre froide. La porte sud, avec ses ferronneries d’origine, son verrou et sa serrure, témoigne de l’habileté et de l’art des forgerons du XIVe siècle. À l’intérieur, la vaste nef unique, divisée en quatre travées, crée un espace impressionnant qui pourrait presque sembler démesuré pour un bâtiment de cette époque. Les colonnettes, discrètement intégrées dans le mur de la nef, marquent la transition vers la fin du XIIIe siècle, une période où l’architecture gothique commençait à évoluer vers de nouvelles formes. Les bases des colonnes partagent le même profil que celles de la célèbre cathédrale de Clermont-Ferrand, suggérant des influences communes ou peut-être même des artisans partageant leur savoir-faire à travers la région. Ces détails ne sont pas de simples coïncidences architecturales; ils racontent l’histoire d’une époque où chaque élément de construction était imprégné de signification, chaque choix esthétique une décision délibérée pour créer un espace sacré qui élève l’esprit autant qu’il impressionne la vue.
Le chœur se termine par un mur plat orné de trois fenêtres élancées, typiques du style gothique. La fenêtre centrale est géminée, c’est-à-dire qu’elle est composée de deux ouvertures jumelles, souvent séparées par un meneau. Les fenêtres latérales sont des lancettes, caractérisées par leur forme élancée et pointue, qui s’élèvent vers le ciel, renforçant la verticalité de l’espace et symbolisant l’élévation spirituelle. Cette configuration de fenêtres est conçue pour maximiser la lumière naturelle qui pénètre dans le chœur, créant un jeu de lumière et d’ombre qui contribue à l’atmosphère méditative du lieu. Ces éléments architecturaux ne sont pas seulement fonctionnels mais aussi hautement symboliques, reflétant les croyances et les valeurs de l’époque où l’église a été construite.
L’église de Chastreix, un édifice empreint d’histoire et de spiritualité, se dresse comme un témoin silencieux des siècles passés. Sa voûte, ornée de croisées d’ogives discrètes, soutenue par des arcs doubleaux qui se terminent sur des colonnes tronquées, est un exemple remarquable de l’architecture religieuse médiévale. Les consoles à figure humaine qui s’y trouvent ajoutent une touche de mystère et d’humanité à la structure de pierre. À l’intérieur, le bénitier du XIVe siècle, posé sur un chapiteau roman, et le baptistère avec son inscription indéchiffrable, témoignent de la continuité du culte et de la ferveur religieuse qui a imprégné ces lieux. La chaire, œuvre d’un artisan de Besse, et la vierge en bois qui domine l’espace, rappellent l’importance de l’enseignement et de la dévotion mariale dans la communauté.
Durant le Moyen Âge et jusqu’à la Révolution française, le culte de Notre-Dame de Chastreix a été célébré avec une grande dévotion, attirant des pèlerins bien au-delà des frontières régionales. Même les ruines de Vassivière, qui n’évoquaient qu’un lointain souvenir, ne pouvaient éclipser l’attraction qu’exerçait Chastreix sur les fidèles de la Vierge Marie. La statue de la Vierge noire, cachée durant la Révolution dans un rucher pour échapper à la destruction, est un symbole poignant de la résilience de la foi face à l’adversité. Malgré une fréquentation moindre après sa réinstallation, la dévotion des paroissiens ne faiblit pas, comme en témoigne l’accueil triomphal réservé à la statue lors de son retour de restauration au XIXe siècle.
La disparition en 1985 de l’une des plus belles vierges romanes de l’église, qui partageait une ressemblance frappante avec la célèbre Vierge de Montserrat en Espagne, est un rappel poignant de la vulnérabilité du patrimoine face aux actes de vandalisme. La Vierge de Montserrat, connue sous le nom de La Moreneta, est une figure emblématique de la Catalogne et un objet de vénération intense, tout comme l’était la statue de Chastreix avant son vol. Ces statues de Vierge noire, souvent enveloppées de mystère et de légendes, continuent de fasciner et d’inspirer les fidèles et les visiteurs, témoignant de la profondeur et de la richesse du patrimoine religieux européen.